L’étranger et l’inconnu comme ennemi : Qu’est-ce qu’une phobie ?
La phobie est une peur de l’inconnu. On parle de phobie lorsque cette peur est particulièrement exagérée, donc pathologique. Elle se manifeste dans des situations totalement inoffensives, dont la personne concernée sait elle-même qu’elles le sont. La peur n’est donc plus rationnelle ou sensée.
La phobie limite la qualité de vie de la personne du fait de l’évitement de la situation anxiogène. Les symptômes principaux de la phobie sont physiologiques avec une détresse respiratoire ainsi qu’une sensation d’étouffement et de gorge serrée.
Il existe deux types de phobies :
- Les peurs fondamentales : qui n’ont pas de raison ni de motif spécifique et qui ne sont pas rattachées à un objet.
- Les peurs particulières : qui sont rattachées à un objet tel qu’un animal ou une situation.
Il existe trois catégories de phobies :
- L’agoraphobie : qui est à ne pas confondre avec la claustrophobie qui se manifeste dans des espaces particulièrement étroits. L’agoraphobie se manifeste, elle, dans de vastes espaces et dans de grands rassemblements de personnes. La personne concernée adopte un comportement d’évitement et, dans les cas les plus extrêmes, ne sort pas de chez elle. L’agoraphobie avec trouble panique ajoute la peur de la panique à la peur de l’espace et de l’état de vulnérabilité qui en découle. La personne craint de subir une attaque de panique et de ne pas pouvoir s’enfuir assez vite.
- Les phobies sociales : une forme généralisée est une peur de toute situation sociale et une forme discrète est une peur d’actes très spécifiques effectués en public. Des exemples de formes discrètes sont la peur d’écrire, de manger ou de boire en public.
- Les phobies isolées (ou spécifiques) : qui sont celles que l’on connaît le mieux. Elles peuvent être de type animal, de type force de la nature, de type blessure, de type situation et d’autres types. Le type animal comporte la fameuse arachnophobie. Le type force de la nature est une peur irraisonnée d’une force de la nature telle que le tonnerre, la tempête, les tremblements de terre et les inondations. Le type blessure comprend la peur des piqûres (trypanophobie) et la peur des vaccins (vaccinophobie). Le type situationnel est une peur de certaines situations ou évènements comme le faite de prendre l’ascenseur ou l’avion. Les autres types regroupent les autres phobies non classées dans les autres catégories comme la phobie du travail, par exemple.
Références bibliographiques
– Ben J. MORRIS. (2022). La thérapie cognitive et comportementale pour les débutants. Surmonter les blessures émotionnelles et trouver la thérapie qui vous convient. Programme en 5 étapes vers un épanouissement personnel. J. Loewenstein Media GmbH.
– Christine MIRABEL-MIRABEL, Pierre-Yves SARRON et Luis VERA. (2018). Comment soigner une phobie avec les TCC – Mieux comprendre pour mieux traiter. Dunod.
La TCC : un outil pour traiter la phobie
Les TCC font aujourd’hui parties des thérapies les plus efficaces pour traiter les phobies. La phobie donne le plus lieu à un comportement d’évitement. Tout l’objet de la TCC va être de passer par la restructuration cognitive pour ensuite mettre en place une thérapie d’exposition.
1. La restructuration cognitive
Il s’agit de mettre en lumière puis de modifier les schémas de pensées qui donnent naissances à la phobie. Ces schémas de pensées sont des peurs pathologiques (irraisonnées et intenses). Les peurs pathologiques peuvent être rationalisées afin de devenir des peurs normales et de sortir de la phobie.
2. La thérapie d’exposition
Il est ensuite possible d’annuler le comportement d’évitement en faisant une thérapie d’exposition.
Le déroulement a lieu de la façon suivante : le thérapeute et le patient déterminent les environnements les plus anxiogènes aux moins anxiogènes. Après cette hiérarchisation, le patient se retrouve dans ces différentes situations de façon progressive. Pendant ces expositions, le thérapeute va aider le patient à mettre en place des outils de gestion des émotions et à travailler sur ses pensées automatiques. Ainsi, le patient est exposé progressivement au stimulus qui déclenche la peur afin de créer une nouvelle habituation : il se rend compte de la peur irraisonnée et la phobie disparaît petit à petit. L’habituation provoque une diminution des symptômes physiques de l’anxiété pour arriver jusqu’à l’extinction de cette dernière. Le patient apprend à ne plus éviter mais à faire face aux situations anxiogènes.
En conclusion, en passant d’abord par une prise de conscience des pensées liées à la phobie avec une TCC en utilisant l’outil de la restructuration cognitive puis en éradiquant le symptôme avec une thérapie d’exposition, il est possible de traiter la phobie de manière efficace et durable dans le temps.
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LIVRES
– Ben J. MORRIS. (2022). La thérapie cognitive et comportementale pour les débutants. Surmonter les blessures émotionnelles et trouver la thérapie qui vous convient. Programme en 5 étapes vers un épanouissement personnel. J. Loewenstein Media GmbH.
– Christine MIRABEL-MIRABEL, Pierre-Yves SARRON et Luis VERA. (2018). Comment soigner une phobie avec les TCC – Mieux comprendre pour mieux traiter. Dunod.
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