Les troubles du comportement alimentaire


Le corps comme ennemi : Qu’est-ce qu’un trouble du comportement alimentaire ?

Le trouble du comportement alimentaire (TCA) est considéré comme une maladie de civilisation car il est causé par notre mode de vie moderne et l’origine réside dans des comportements appris. Il est vrai que l’obsession de la minceur et du corps bien entraîné de notre société fait des victimes. En effet, le TCA touche près d’un million de personnes en France.

Le TCA est donc une maladie actuelle. Il est difficilement détecté dans le sens où il passe souvent inaperçu dans le comportement des personnes malades. Plus de la moitié d’entre elles ne sont pas dépistées et n’accèdent pas encore aux soins. La plupart du temps (dans l’anorexie et la boulimie que nous définiront plus loin), la personne malade semble être en bonne santé avec une bonne forme sportive et la maladie touche des personnes performantes et séduisantes. Cela a pour conséquence que les personnes malades sont encouragées par leur entourage : félicitées pour leur apparence et leur performance et ainsi renforcées dans leur comportement.

Parmi les TCA, on trouve trois catégories de troubles : l’anorexie mentale qui touche 1% des femmes et 0,3% des hommes, la boulimie qui touche 1,5% des femmes et 0,5% des hommes et l’hyperphagie boulimique qui touche environ 3% des femmes et 1,5% des hommes en France.

1. L’anorexie mentale

L’anorexie mentale est repérable selon trois critères :

un amaigrissement important de 15% du poids initial et un IMC inférieur à 17,5 ;

une perte de l’appétit qui se traduit par une lutte active contre la faim et un évitement de tous « les aliments qui font grossir », associée à d’autres manifestations qui ont pour but de perdre du poids (hyperactivité physique, vomissements provoqués, utilisation de médicaments) ;

une perturbation de l’image corporelle (dysmorphophobie dont nous reparlerons) où la personne ne perçoit plus sa propre maigreur et présente une peur panique de grossir.

2. La boulimie

La boulimie est également sous-tendue par l’insatisfaction corporelle et la peur de grossir. Dans la boulimie, contrairement à l’anorexie, il y a une perte de la maîtrise lors de crises de boulimie.

Ainsi, la boulimie est repérable selon trois critères :

la crise de boulimie avec ingestion d’une grande quantité d’aliments dans un temps assez court qui s’accompagne d’une perte de contrôle sur la prise alimentaire ;

des comportements compensatoires pour prévenir la prise de poids (exercice physique excessif, période de jeûne, vomissements provoqués, prise de médicaments) ;

– une préoccupation excessive de l’apparence et de son poids.

3. L’hyperphagie boulimique

L’hyperphagie boulimique s’accompagne souvent d’obésité car elle correspond à des crises de boulimie sans comportements compensatoires contre la prise de poids.

L’hyperphagie boulimique est repérable selon trois critères :

des crises de boulimie au moins une fois par semaine ;

– des crises de boulimie en l’absence d’une sensation physique de faim suivie d’une sensation de distension abdominale avec un sentiment de dégoût de soi et de culpabilité ;

une absence de comportements de contrôle du poids visant à compenser les prises excessives de nourriture.

4. La dysmorphophobie

La plus grande difficulté dans les TCA réside dans le mécanisme de la dysmorphophobie. Il s’agit d’une vision déformée de son propre corps due à la peur d’une mauvaise apparence. C’est une pensée obsédante sur un défaut imaginaire ou une légère imperfection de l’apparence physique.

Par exemple, dans le cas de l’anorexie mentale, la personne ne se rend pas compte de sa silhouette suffisamment fine et va continuer à s’affamer afin de ne pas prendre le risque de retourner vers une « mauvaise » apparence. Elle se considère comme étant encore « trop grosse ».

Dans les TCA, cette considération du corps n’est pas un sentiment réel et ne vient représenter que la face visible de l’iceberg. En général, il ne s’agit pas seulement d’être mince ou performent, il s’agit de réussir, appartenir à un groupe car, la plupart du temps, les personnes souffrant de TCA ont une image négative d’elles-mêmes et de leurs capacités.

Dans ce cas, ce que la personne cherche est de garder le contrôle vers la réussite et ce qui est le plus facile de contrôler (ce qui est le plus proche d’elle et ce dont elle peut disposer librement), c’est son corps, d’où l’apparition de TCA.

La TCC : un outils dans les troubles du comportement alimentaire

La psychothérapie actuellement recommandée dans le traitement des troubles du comportement alimentaire est la thérapie cognitivo-comportementale (TCC).

À l’aide de la restructuration cognitive (un outil clé utilisé en TCC et décrit dans un autre article), on peut modifier les croyances inadaptées de la personne et changer ses habitudes alimentaires. Sa croyance est souvent la conviction de ne pas être suffisamment performante et de ne pas pouvoir réussir sur le plan social.

À l’aide de cet outil, le thérapeute vient mettre en lumière les pensées dysfonctionnelles en terme d’alimentation et d’impact sur le corps. Ensuite, il vient rechercher avec le patient la modification comportementale des mauvaises habitudes alimentaires par la répétition permettant l’instauration de nouvelles « bonnes » habitudes.

Dans le traitement des TCA, une approche corporelle peut être associée à la restructuration cognitive telle que la relaxation et la pleine conscience.

Pour EN SAVOIR PLUS

SITE INTERNET

https://www.journeemondialetca.fr/tout-sur-les-tca/definition-et-differents-tca


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